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L'Empire du MILGARD

 

     Au délà des liens d'amitié et d'honneur, après les alliances et les unions, viennent la rivalité et la concurrence, opposant bien souvent les grands de ce monde. Relations délicates, hostilité déclarée ou conflits armés tissent également les liens entre les différents territoires composant le continent Boréal. Si les royautés les plus glorieuses et les empires les plus forts ont été bâtis, ce fut autant par l'entente que par l'épée : c'est au fil des conquêtes et des guerres que s'écrit l'histoire de ce monde et que s'en dessinent les frontières.

 

     Région située à l’orient du continent Boréal, l’Empire du Milgard est un vaste ensemble composé de petits royaumes et de seigneuries sous la domination d’un grand empereur. Extrêmement morcelé et constitué de petits territoires hétéroclites, il rassemble plusieurs rois, princes et seigneurs de haut rang, tous soumis, au plus ou moins de complaisance, à l’autorité impériale. A la mort d’un empereur, les représentants des neuf dynasties les plus influentes, appelés les princes électeurs, ont pour charge d’élire le nouveau dirigeant de l’Empire. Rivalités, jeux d’intérêt et d’argent sont donc au cÅ“ur des négociations à la mort d’un empereur, et chaque nouvelle élection est le théâtre d’intrigues, de règlements de compte, voire de conflits armés.

 

       L’empire du Milgard, très puissant, est animé par une soif de conquête qui apparait comme sans limite aux yeux des autres souverains du continent. Les troupes armées de l’empereur, dirigées par les différents seigneurs et princes qui composent son empire, sont réputées pour leur efficacité et leur brutalité sans mesure. Les populations paysannes sont les plus vulnérables, car il n’est pas rare que des troupes de brigands du Milgard franchissent les frontières pour piller les villages limitrophes et s’emparer, peu à peu, de nouveaux territoires. Le Milgard a ainsi annexé à ses terres la principauté de l’Idalya, placée au sud du royaume d’Opaline, et sa progression vers l’ouest commence à menacer les autres royaumes nordiques. A l’heure actuelle, la seule issue possible se dessine : la guerre, qui semble devenir inévitable car l’empereur, cruel et froid, n’est pas homme à parlementer pour éviter la bataille.

 

Le royaume du BALIOR

 

Elmir III, empereur du Milgard, surnommé la Main de Fer

       Par delà les montagnes orientales s’étend le royaume du Balior, à mi-chemin entre le continent Boréal et les territoires du continent Austral. La population qui habite ce pays, à la jointure entre le nord et le sud, incarne ce mélange, cet entre-deux exotique, mêlant traditions nordiques et culture méridionale.

 

   Composées de longs plateaux rocailleux, les terres infertiles et presque arides du Balior récompensent bien ingratement les mains qui la travaillent, aussi la population vit-elle principalement sur les littoraux. Le peuple du Balior a donc toujours été, dès son origine, une civilisation de pêcheurs et de navigateurs. Aujourd’hui grandement réputés pour leur talent dans la construction et le maniement de vaisseaux, les hommes du Balior commercent dans tout le bassin de la mer Boréale, bâtissant les navires les plus élaborés grâce à leur savoir-faire centenaire. La bannière du royaume, symbolisant ce rapport ancestral des hommes à la mer, figure un voilier blanc sur un fond d’azur sombre. Une étoile à six branches surmonte le navire et représente la dynastie royale qui gouverne le Balior, la maison de Noctam. 

 

Le roi du Balior

Tarik, dit le Superbe

      De curieuses anecdotes entourent le règne et la personnalité particulière de l'empereur, que l'on tient pour un homme impitoyable. En effet, l’actuel empereur du Milgard, Elmir III, élu depuis peu, était déjà un guerrier aguerri et un homme mûr lorsqu’on lui offrit de prendre le trône. Le frère cadet de l’empereur, Sagar, ayant un goût naturel pour la conquête, se présenta contre son ainé, espérant ainsi assouvir sa soif de pouvoir et apaiser la jalousie qu'il nourrisait à son égard depuis son enfance. Toutefois, les neuf princes électeurs ne lui accordèrent aucune voix et se rangèrent tous du côté d’Elmir. Sagar, blessé et humilié dans son orgueil, trouva le moyen de se venger de son frère peu de temps après.

 

        Un soir de banquet, avec la complicité des serviteurs, il fit empoisonner les coupes des neuf princes qui l'avaient trahis en élisant son frère plutôt que lui. Le verre d’Elmir avait également été empoisonné, mais contrairement à ce qui était escompté, l’empereur ne trouve pas la mort. En réalité, la coupe avait été échangée par inadvertance avec celle de sa jeune épouse, sur le point de donner la vie. Ce soir là, tous trouvèrent la mort après une terrible agonie. Fou de rage, l’empereur se mit à la poursuite de son frère, qu’il savait être l’assassin, et jura de le tuer de ses propres mains. D’après la rumeur, il lui creva les yeux, pour le punir d’avoir seulement osé regarder le trône. L’empereur le jeta ensuite dans un brasier pour le brûler vif, empêchant ainsi quiconque de rendre les honneurs funèbres à sa dépouille profanée par le feu. Afin de ne pas le laisser s’échapper, parce qu’il se débattait, Elmir fut forcé de le maintenir dans le foyer à l’aide de sa main droite, ignorant les flammes qui brûlaient sa chair, aveuglé par la rage. De cet épisode, l’empereur conserve de larges brûlures sur la main et l’avant bras, raison pour laquelle il porte toujours un gantelet de fer, afin de dissimuler les cicatrices de cette blessure. Aujourd’hui sans cÅ“ur et sans pitié, animé par le seul désir de domination et de conquête, l’empereur Elmir III est - à juste titre - surnommé « L’empereur à la main de fer Â».

 

Les Princesses de Noctam

Amena et ses deux soeurs, Délia et Raïna

     L’actuel souverain, Tarik Ier, surnommé, souvent avec raillerie, le Superbe, est un homme réputé pour son arrogance et sa fierté farouche. Bien qu’il soit issu du lignage prestigieux des Noctam, d’aucuns le considèrent comme un parvenu : en effet, n’étant pas premier dans l’ordre de succession, ce fut au prix de manÅ“uvres politiques et d’intrigues douteuses qu’il parvint au pouvoir. Enclin à la volupté, c’est travers l’argent, les femmes et les complots qu’il fonda sa réussite, à l’image de la cour aux mÅ“urs dissolues sur laquelle il règne à présent. Sa progéniture prolifique, issue en grande partie de ses concubines et maîtresses, le seconde dans ses nombreuses manigances et dans sa quête de pouvoir absolu. Parmi sa descendance, seuls quatre de ses enfants sont des héritiers légitimes nés de son mariage officiel : trois filles et un fils, dont il use à l’envie, monnayant leurs charmes en l’échange d’avantages politiques ou pécuniaires.

 

       Le prince Yazid de Noctam, unique fils légitime du roi Tarik, est un jeune homme ambitieux et orgueilleux, d’une nature passionnée mais inconstante. D’un tempérament brûlant et fougueux, son caractère emporté, irréfléchi, le rend prompt à la colère – ce à quoi s’ajoutent une fierté et un orgueil indécent. Se tenant en haute estime, il n’est aucun excès que ce prince déraisonnable, appréciant les plaisirs décadents d’une vie déréglée, ne s’interdit. Savourant les voluptés de la boisson et de la bonne compagnie, c’est une vie de débauche qu’il mène. Toutefois, sous ses airs de séducteur, le jeune prince reste naïf et influençable. Son père le roi, exploitant les penchants charnels de Yazid, tire parti de cette inclination naturelle en plaçant les bonnes amantes (ou les bons amants) dans les bras de son fils. De nombreuses ententes ont ainsi été négociées en l’échange des « services Â» du jeune prince, sans que celui-ci, trop naïf pour le comprendre, ne se rende compte de la manoeuvre.

 

   Régulièrement envoyé en ambassade dans les royaumes du Nord, le prince Yazid est l’intermédiaire idéal pour de conclure des arrangements souterrains dans l’intimité des alcôves… Toutefois, de tels agissements n’ont pu rester secrets bien longtemps : si le prince Yazid n’en demeure pas moins un homme de haute noblesse, recevant, à ce titre, tous les égards dus à son rang, on ne se prive pas de l’insulter une fois le dos tourné. Affublé de sobriquets méprisants, le prince Yazid est donc plus connu sous le titre officieux de « Catin du Balior Â».

 

Le Prince Yazid de Noctam

La Catin du Balior

       Les trois sÅ“urs du prince Yazid, quant à elles, ne sont pas en reste. En effet, les princesses du Balior jouissent elles aussi de la même réputation que leur frère. Vendant leurs charmes, telles des courtisanes, pour le profit de leur père, leur grande beauté en fait des cibles très convoitées par les hommes ambitieux de la cour. Toutefois, au contraire de Yazid, les princesses en ont pleinement conscience et ne nourrissent aucunes illusions sur leur réelle situation.

 

      Forcées de servir les manigances du roi, les princesses savent qu’elles payent ainsi un tribut en l’échange de leur liberté. En effet, leur statut de femme leur impose l’obéissance à l’autorité masculine : celle de leur père, ou celle de l’époux qu’il choisirait pour elles si, le cas échéant, elles refusaient de se plier aux ordres paternels. Le choix est donc simple pour les princesses : prendre époux et vivre sous la tutelle d’un mari choisi par leur père, ou mener une existence relativement libre en acceptant de réaliser les noirs desseins du roi.

 

 

        L’ainée des trois sÅ“urs, Amena, de loin la plus belle et la plus courtisée, joue de cette situation pour en retirer des bénéfices personnels. Maîtresse tyrannique et inépuisable, c’est avec ses amants qu’elle se venge des hommes, gardant toujours le contrôle sur les relations qu’elle entretient avec eux. La seconde princesse, Raïna, est tout aussi farouche et forte de caractère, bien décidée à utiliser ses amants comme son père les utilise à travers elle. La dernière princesse, Délia, se montre plus douce et fragile : d’une moindre beauté, elle est aussi la moins sollicitée et pourtant la plus docile. Toutefois, cette situation commence à peser sur la pauvre cadette. Loin d’être aussi dure que ses deux premières sÅ“urs, Délia reste incapable de trouver son compte dans ces échanges sordides et souffre d’être ainsi vendue par son père.

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